samedi 8 octobre 2016

Boukhara

A un petit quart d'heure à pied de l'hôtel, un édifice atypique de Boukhara, le Tchor Minor, unique vestige d'un ensemble beaucoup plus important, construit au début du 19ème par un riche marchand turkmène. C'était le corps de garde de la medersa. Les 4 tours sont toutes différentes et ne sont pas des minarets à proprement parler. Aucune ne comporte de galerie et ne permet l'appel à la prière... et 3 d'entre elles sont purement décoratives, la 4ème donnant accès à une bibliothèque.



Les touristes occidentaux, encore aujourd'hui, font l'objet d'une curiosité discrète...

et toujours d'une franche sympathie !

Au milieu des échoppes proposant des aquarelles et des nappes brodées...



Direction le mausolée Nakhchbandi en dehors de la ville. C'est le site le plus sacré de Boukhara. S'y mêlent culte et histoire, superstition et islam. Un des fondateurs de l'islam soufiste y est enterré.  Les pèlerins y viennent de tout le pays.
Qui c'est les plus belles ? Les 2 dames avec la même robe sont jumelles. Avec leur mère et leur tante, elles viennent de la vallée de Ferghana où nous étions en début de semaine.





 Temps d'enseignement...
 et temps de recueillement.















Kitch, non ce rappel des heures de prières ?


Pour terminer la matinée, on se rend au palais Sitoraï-Makhi-Khosa, la résidence d'été du dernier émir de Boukhara. Un palais tout récent puisqu'il a été "offert" par les Russes au début du 20ème siècle, incitation subtile à quitter la forteresse de l'Ark... Quelques années plus tard, c'est dans sa cour intérieure, bordée par une mosquée d'été aux incroyables mosaïques turquoise, que se tiendra le premier congrès du soviet de Boukhara. Dans les appartements privés, aux plafonds magnifiquement décorés, se succèdent salon de réception salon de jeux, salle à manger, secrétariat et salon de thé de l'émir... Au milieu des tapis de prière, on y découvre un ensemble d'objet hétéroclite... une statue de Pierre le Grand, un des premiers réfrigérateurs russes, un sucrier chinois de l'époque des Ming, un miroir grossissant 40 fois et des photographies...
L'émir n'aura pas profité longtemps de son palais... Après la chute de Boukhara, il s'est enfui vers l'Afghanistan voisin...


 Le portail d'entrée avec ses surprenantes mosaïques rouges

 Les sculptures des plafonds de la mosquée d'été répondent à celles de la façade.

 Comme un petit air de St Petersburg, non ?



Un anniversaire ?

Ici aussi, les revendeurs d'artisanat ont investi les lieux... la nappe, 8€.



Retour à Boukhara et passage sous les coupoles des marchés médiévaux... Là où les chameaux éaient déchargés de leurs richesses, on trouve aujourd'hui la même chose que dans les échoppes de la ville... faïences, coutellerie, textiles brodés, chapeaux, sacs... Tout fait envie !












Plus loin, 2 siècles séparent les 2 medersas qui se font face, celle d'Ouloug Beg et celle d'Abdoul Aziz Khan.



A gauche, celle d'Ouloug Beg, la plus ancienne des 3 medersas construite par Tamerlan, est contemporaine de la bataille de Marignan. Sur une porte de bois qui ouvre sur la cour, une inscription proclame "la recherche du savoir est un devoir sacré de tous les musulmans, hommes et femmes"... O tempora, o mores....A gauche, une salle de classe, à droite une mosquée et une bibliothèque, dans la cour, des artisans...





Un petit selfie ?

En face, la medersa Abdoul Aziz Khan est elle aussi plus ou moins dans son jus... çà fait bizarre, on commençait à s'habituer à tous ces monuments rutilants... Seule, l'entrée a été restaurée...





Nous nous dirigeons maintenant vers le complexe Po-i-Kalon qu'on aperçoit par delà les coupoles.


C'est l'ensemble le plus impressionnant de la cité. Il est composée de la mosquée Kalon, flanquée de son illustre minaret et de la medersa Mir-i-Arab. C'est toujours un lieu d'enseignement, resté actif même sous les Soviétiques. Seuls les étudiants et leurs maîtres y ont accès.



En face, la mosquée Kalon pouvait accueillir jusqu'à 10 000 fidèles... Son histoire est agitée. Lors de conquête de la ville Tamerlan pensa que c'était le palais du sultan. Il y entra à cheval et apprenant qu'il s'agissait du temple de Dieu, il en ordonna le saccage. Au fil des siècles, elle s'est effondrée,  a été détruite, incendiée mais a toujours été reconstruite. Plus belle qu'avant. Celle qu'on voit aujourd'hui est, elle aussi, contemporaine de Marignan...

Ce monsieur un brin austère, installé dans une des alcôves sous le  porche de la mosquée, vend des tampons pour marquer les pains avant de les enfourner. Chaque famille avait la sienne. J'en ai acheté un sur le marché de Kashgar dont je me sers pour les galettes des rois...

 La medersa et une des coupoles depuis la cour intérieure de la mosquée
 Pareil, mais un plan plus large


 Ils sont pas mignons, plantés au milieu de la cour ?

 Le fronton côté cour et les 2 coupoles de la medersa
 Sous la coupole, des cellules d'étudiants qui s'illuminent paraît-il doucement une fois la nuit tombée.

 Une des ailes de la mosquée.

L'ensemble Po-i-Kalon. Le fronton intérieur de la mosquée, les 2 coupoles de la medersa et le minaret Kalon.

Le minaret Kalon est un des symboles de Boukhara. Dès avant l'an 1000, il annonçait aux caravanes harassées que l'arrivée était proche. Destiné à appeler les croyants à la prière, il avait aussi un rôle stratégique. Du haut de ses 48 mètres, c'était un poste d'observation exceptionnel. Il a survécu  des siècles durant sans dommage majeur jusqu'à ce que l'Armée Rouge le prenne pour cible lors de la guerre civile de 1920. Sommairement réparé, il a été endommagé par le tremblement de terre de 1976. A nouveau restauré, il est maintenant protégé par l'Unesco.



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