Nous laissons Nukus derrière nous et nous enfonçons dans le désert de Kyzylkum, ou désert de sable rouge. La route à perte de vue, la ligne de train au loin...
Le Kyzylkum, c'est l'histoire de plaines fertiles, largement irriguées par les bras de l'Amou Daria qui se jetait dans la mer d'Aral, qui ont vu se développer des civilisations parmi les plus puissantes d'Asie centrale, qui ont été traversées par les toutes premières routes commerciales avant de s'assécher lentement mais inexorablement.
Aujourd'hui, tout n'est plus que sable et pierres avec de loin en loin de rares buissons d'épineux et un peu partout de grandes étendues blanchâtres, résidus d'une utilisation intensive des pesticides. Cette région semble, à elle seule, concentrer tous les dégâts écologiques des ces 50 dernières années...
Au printemps, à la fonte des neiges, le paysage est paraît-il féerique. Le désert se couvre de crocus, de tulipes puis de coquelicots. En Octobre, il ne reste que la poussière qui se lève derrière les voitures ou les troupeaux... et dans les oasis, le damier vert des champs inondés.
De loin en loin, des villages où les nomades sédentarisés n'ont pas pour autant renoncé à leur yourte traditionnelle...
Des citadelles fortifiées -khala en ouzbek- parfois colossales, avaient été édifiées le long de ces routes pour accueillir et protéger les habitants, les nomades et les voyageurs. Privées d'eau, elles se sont éteintes livrant leurs carcasses aux vents de sable et à l'oubli...
On va pouvoir en découvrir 2.
Toprak Kala et Ayaz Kala qui surplombe le camps de yourtes où nous allons passer la nuit.
La première fait plutôt penser à une forteresse... des murs encore impressionnants, des tourelles carrées. On imagine bien qu'une garnison pouvait y prendre ses quartiers.
Des travaux de restauration sont en cours, dans des conditions de sécurité pas très conformes aux exigences de l'inspection du travail !
Salle de repos improvisée..
Si Toprak Kala est installée dans la plaine et monolithique, il en va tout autrement d'Ayaz Kala qui a été construite sur une colline dont les versants devaient valoir bien des murs d'enceinte... et qui ressemble davantage à une ville. Là encore, la hauteur et l'épaisseur des murs, pourtant constitués de briques de terre battue, sont impressionnantes.
Dans le vent frais du matin...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire